Hommage à Liette Garceau

Après 23 ans de militantisme au SEUQAM, dont plus de six ans à la présidence du Syndicat, notre collègue et amie Liette Garceau a choisi de relever de nouveaux défis syndicaux comme conseillère au SCFP.

Le 25 septembre 2008, à l’occasion d’un 5 à 7, nous avons souligné sa contribution remarquable à la vie de notre Syndicat et lui avons rendu un hommage bien senti.

Ci-dessous, le texte de l’hommage qui lui a été rendu par les membres du Comité exécutif et le personnel du secrétariat du SEUQAM ainsi que des photos.

 

Hommage à Liette le 25 septembre 2008

Chère Liette,

Nous sommes ici aujourd’hui pour souligner ta contribution à la vie du SEUQAM et c’est avec grand plaisir, et aussi beaucoup d’émotion, que nous te rendons hommage.

Débutons en rappelant quelques moments importants de ton parcours au Syndicat.

En 1981, tu commences à travailler à l’UQAM; tu n’as que 20 ans. Ton premier emploi – non syndiqué en passant – est au Vice-rectorat aux communications et ton boss est… Florence Junca-Adenot : déjà, sans le savoir, tu te prépares à négocier avec la direction de l’UQAM. En 1982, tu obtiens ton premier poste syndiqué, au Département de mathématiques. Mais tu y restes à peine un an, puisque tu postules sur d’autres postes, ceux où personne ne veut aller. On voit déjà que tu as de l’ambition et que tu n’as pas peur des défis.

C’est en décembre 1983 qu’a lieu l’événement qui, pour ainsi dire, donnera naissance à ta carrière syndicale : tu obtiens un poste au Secrétariat général où travaille Diane Beaunoyer. Or, Diane occupe le poste de secrétaire au Comité exécutif du SEUQAM et elle t’encourage à t’impliquer syndicalement. Tu acceptes donc le rôle de déléguée et tu commences à assister aux réunions du Conseil syndical. C’est au Conseil que tu es élue pour faire partie de la délégation du SEUQAM au congrès national du SCFP qui se tiendra à Winnipeg en 1985. Et c’est là, sans que tu le saches encore, qu’aura lieu un autre événement déterminant dans ton parcours syndical.

Dans la délégation du SEUQAM au congrès il y a bien sûr le président, Michel Lizée, mais il y a aussi Claire Boulerice qui fait partie du Comité de négociation à titre de substitut du président. Or, celle-ci est à la recherche d’une personne pour représenter le secteur Bureau au Comité de négociation. On devine sans difficulté la suite… Pendant le congrès tu démontres que tu n’as pas la langue dans ta poche, en réagissant vivement à des blagues sexistes, et il n’en faut pas plus pour que Claire te propose de faire partie du Comité de négo.

Mais à ce moment, tu n’as encore siégé à aucun comité et ton expérience se limite à quelques réunions du Conseil syndical. Tu aurais donc bien pu refuser un défi de cette taille, mais heureusement pour le SEUQAM, tu acceptes. Et c’est d’ailleurs à ton image: quand tu t’impliques, c’est à fond de train.

Ta première véritable expérience syndicale n’est pas facile : la négociation pour le renouvellement de la convention en 1986-87 est en effet l’une des plus ardues de l’histoire du SEUQAM. L’employeur ne veut rien savoir, un conciliateur est nommé dans le dossier, toi et tes collègues passez des journées entières dans des salles de réunion au Ministère du travail et il y a de nombreuses assemblées syndicales. Mais heureusement, le Comité de négociation est tricoté serré et l’employeur finit par entendre raison quand 700 membres du SEUQAM, réunis dans le sous-sol de l’église Saint-Sauveur au coin de Viger et St-Denis, votent à 94% le déclenchement d’une grève de 24 heures.

Au cours de cette négo, tu fais des apprentissages importants pour la suite de ton implication, et surtout, tu attrapes la piqûre syndicale. À un tel point, que tu décides de te présenter à la vice-présidence du Syndicat en 1987. Ce sera d’ailleurs le premier de plusieurs mandats à la vice-présidence, fonction que tu occuperas sous la présidence de Michel Lizée, de Claire Boulerice, de Suzanne Amiot et enfin de Roland Côté.

Ainsi, de 1985 à 2002, hormis quelques retours dans ton milieu de travail, et surtout deux pauses importantes pour donner naissance à Maude et Chloé, vos deux filles à toi et Jean, ton temps à l’UQAM est essentiellement consacré au service des membres du SEUQAM. Et puis en 2002, quand notre collègue Roland Côté décide de ne pas renouveler son mandat à la tête du Syndicat, tu intensifies ton engagement syndical en relevant ton plus grand défi à ce jour : occuper la présidence du SEUQAM. Non seulement relèves-tu le défi, mais tu demeures à ce poste pendant 6 ans et 4 mois – un record, soit dit en passant – pour un grand total de 23 ans de militantisme actif au SEUQAM. C’est remarquable : Bravo!

On pourrait bien sûr, Liette, donner des détails sur les nombreux dossiers que tu as menés pendant ces 23 années, mais parlons plutôt de toi…

Il y a d’abord ta détermination quand tu pilotes un dossier. S’il faut brasser la cage pour faire avancer le dossier, tu es fidèle au rendez-vous. Et quand vient le temps de « s’couer » l’employeur ou de le passer dans le tordeur, tu ne donnes vraiment pas ta place!

Et puis, tu te portes constamment à la défense de la veuve et de l’orphelin. Quand des membres en difficulté frappent aux portes du SEUQAM, ils peuvent être assurés que tu ne ménageras aucun effort pour les aider et que tu chercheras partout, dans la convention collective et ailleurs, même le plus petit élément qui puisse être utile à leur cause.

Il y a aussi ta sensibilité. Après toutes ces années à écouter les difficultés des gens qui se confient à toi, tu aurais pu devenir plus distante à l’égard de la souffrance des gens. Mais ce n’est pas le cas. Tu demeures toujours aussi humaine et aussi sensible au malheur des autres.

Mentionnons ici qu’un petit budget au SEUQAM est consacré à l’achat de papiers mouchoirs : il y en a toujours sur notre bureau, au cas où, quand nous accueillons des membres. On n’a pas évalué ce que ça représente, mais on sait très bien qu’une partie du budget a servi à sécher tes propres larmes Liette… Et si on avait été prévoyant dès le début, on aurait sûrement acheté des actions de la compagnie Kleenex.

Parlons maintenant de ton amour incommensurable pour la version papier de notre convention collective. Cet amour énorme est d’ailleurs la seule chose qui pourrait expliquer la disparition au SEUQAM d’un aussi grand nombre de conventions collectives, y compris celles de tes collègues du Comité exécutif. Il est vrai que tu nous as dit qu’il y en avait plusieurs exemplaires dans ta maison (au moins un dans chaque pièce, n’est-ce pas?) ainsi que dans ton auto. Mais même en tenant compte de ça, nous n’arrivons pas dans le décompte des copies qui nous manquent. Dis-nous-le franchement : Est-il vrai que tu t’es fabriqué des oreillers avec de la ripe de convention collective? On dit que la nuit porte conseil et on veut bien que tu « dormes sur tes dossiers », mais ça, c’est un peu exagéré, non?

Quant aux rumeurs de kleptomanie syndicale qui circulent à ton sujet, sois rassurée, nous les nions catégoriquement… En passant, n’oublie pas de bien regarder dans ton coffre à crayons avant de partir, il nous manque encore des stylos…

Mais revenons aux choses sérieuses…

Tu as été une présidente on ne peut plus aguerrie. Ta connaissance de la convention collective, par exemple, est remarquable, et nous sommes forcés aujourd’hui de reconnaître que tu disais sans doute vrai quand tu affirmais que c’était ta lecture de chevet. Et non seulement maîtrises-tu la convention collective, tu en es la farouche protectrice : le respect de celle-ci est pour toi une préoccupation constante.

Quant à ton leadership à la présidence, tu l’as exercé de façon démocratique. Pas question pour toi de régler les dossiers sur le coin de ton bureau; ceux-ci étaient systématiquement débattus entre nous. Mais jamais, par contre, au détriment de la confidentialité. En effet, tu as été une inconditionnelle gardienne du respect de la confidentialité chaque fois que nous avons traité le dossier d’un membre du SEUQAM.

Enfin, on ne pourrait passer sous silence ta grande générosité en toutes circonstances… y compris dans le partage du sucre à la crème.

Récemment Liette, tu disais ceci : Au SEUQAM on trouve des collègues de travail, des amis, des défis; il y a de tout. C’est riche!

Nous sommes d’accord avec toi. Car à te côtoyer, nos vies se sont grandement enrichies.

Chère Liette, tu as le SEUQAM tatoué sur le coeur et nous savons que ta décision de nous quitter pour relever de nouveaux défis n’a pas été facile à prendre. Sache que nous te souhaitons la meilleure des chances dans tes nouvelles fonctions syndicales comme conseillère au SCFP. Et si jamais ta période d’essai n’était pas concluante… nous t’accueillerons à bras ouverts.

Au nom de tous les membres du SEUQAM, merci Liette pour ta généreuse et remarquable contribution à la vie de notre Syndicat.

Nous t’aimons.

Tes collègues du Comité exécutif et du secrétariat du SEUQAM

Photos : Paul Vancraenen

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