La concertation? Pas vraiment une priorité à l’UQAM

Dépassés, les syndicats ? «Pas du tout, répond Denis Harrisson. Ce sont encore les mieux placés pour défendre les intérêts socio-économiques de leurs membres et certains réussissent même à établir de nouvelles relations patronales-syndicales.»

C’est ainsi que débute l’article du journal L’UQAM Concertation:lentement mais sûrement… sur les résultats d’une recherche portant sur la concertation, menée par le professeur Denis Harrison, du Département d’organisation et ressources humaines de l’ESG-UQAM et de collègues de l’Université de Sherbrooke et de l’Université de Montréal. Leurs résultats ont été récemment publiés dans le British Journal of Industrial Relations.

La concertation patronale-syndicale explique le professeur Harrison « est un processus de communication établie entre l’employeur et l’employé afin de discuter d’éléments externes à la convention collective, qui touchent l’organisation du travail, l’avenir de l’entreprise ou le développement des stratégies. »  L’article publié récemment se penchait particulièrement sur le rôle des représentants syndicaux dans la concertation. Les chercheurs avaient émis hypothèse selon laquelle « les représentants syndicaux étaient en conflit de rôle lorsqu’ils prenaient part à un processus de concertation, car ils se retrouvaient à devoir défendre les intérêts socioéconomiques de leurs membres en participant à un dialogue ouvert avec l’employeur. » Leurs résultats démontrèrent tout le contraire  puisque tous les représentants syndicaux rencontrés ont affirmé que la concertation était complémentaire à leur rôle traditionnel.

Au SEUQAM, nous sommes tout à fait en accord avec les résultats de cette recherche. Nous avons même signé une lettre d’entente à ce sujet en 2001 (lettre d’entente no A-2:COMITÉ SUR L’ORGANISATION DU TRAVAIL) où « les parties reconnaissent  la nécessité de développer un véritable partenariat pour relever les défis inhérents à la révision continue des activités des unités administratives et académiques». À la lumière des rencontres du Comité d’organisation du travail des dernières années, force est de constater que le véritable partenariat reste à faire puisque trop souvent ces rencontres se limitent à une séance d’information où les représentants syndicaux prennent acte de décisions déjà prises par l’employeur.

Aussi, nous permettons-nous de suggérer à l’employeur de lire très attentivement cet excellent article et pourquoi pas de consulter cet expert uqamien de la concertation qui s’intéresse à ce sujet depuis plus de 20 ans. Qui sait si ça ne pourrait pas le faire avancer dans sa réflexion? Car même si dans le Code du travail du Québec, l’organisation du travail est la prérogative exclusive de l’employeur, comme le dit Denis Harrison, « nous ne sommes plus en 1950. Les employeurs savent qu’ils doivent impliquer les employés ou leurs représentants syndicaux, car ceux-ci veulent être consultés sur les sujets qui les touchent directement. »  À l’UQAM, l’employeur le sait peut-être, mais avouons qu’il a tendance à l’oublier assez régulièrement.

Lire l’article en page 7 de Pierre-Étienne Caza dans le journal L’UQAM.

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