Un monde de moins en moins égalitaire

Les inégalités de revenus entre riches et pauvres ne cessent de croître partout dans le monde. C’est ce qui ressort d’un article publié hier dans le journal Le Devoir.

«La croissance des inégalités est devenue un problème universel», s’alarme le secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)  Angel Gurría, en introduction d’un rapport sur le sujet de presque 400 pages dévoilé aujourd’hui. «Il n’y a rien d’inévitable à l’ampleur et à l’escalade de ces inégalités», a-t-il ajouté. La situation serait d’autant plus préoccupante que les mécanismes de répartition de la richesse s’avèrent aussi de moins en moins efficaces, particulièrement au Canada.

En moyenne, les 10 % des plus riches ont désormais un revenu neuf fois supérieur à celui des 10 % les plus pauvres dans les 34 pays membres de ce club des économies développées, rapporte-t-on. Cette proportion n’a pas cessé de croître ces dernières années, passant de 10 pour 1 dans les années 80, à 12 pour 1, dans les années 90, puis à 15 pour 1 aux États-Unis, mais aussi de 5 pour 1 à 6 pour 1 en l’espace de 20 ans dans des pays plus égalitaires, comme la Suède, l’Allemagne et le Danemark, ou encore de 8 pour 1 à 10 pour 1 durant le même temps au Canada. Même les pays en voie de développement en sont victimes.

Déjà décrit dans un premier rapport de l’OCDE en 2008, mais encore plus observable aujourd’hui, ce phénomène est attribuable à plusieurs facteurs, dont les changements technologiques. Les gains de productivité et la création de richesses qui en a découlé ont, en effet, principalement profité aux travailleurs les mieux formés et déjà les mieux payés. Ce groupe de privilégiés a aussi profité de l’adoption par la plupart des pays de politiques visant à rendre leurs marchés du travail plus flexibles et plus compétitifs.

Ces mesures, qui se sont souvent traduites par des règles d’embauche et de mises à pied plus souples, des normes plus souples, des contraintes plus grandes à l’égard des syndicats et un salaire minimum plus faible, semblent bien avoir atteint leur objectif de création d’emplois. Le problème, observent les auteurs, est que ces nouveaux emplois sont souvent ceux de travailleurs autonomes ou à temps partiel moins bien rémunérés.

En fin d’article on souligne que la meilleure façon de réduire les inégalités est encore le développement «de plus d’emplois, et de meilleurs emplois», affirme-t-il. Et la meilleure façon d’y parvenir reste le relèvement du niveau de formation des travailleurs par la mise en place d’un parcours scolaire complet et riche, du plus jeune âge à l’université, mais aussi sous forme de formation continue toute la vie durant.

On pourrait aussi ajouter que dans un tel contexte ce rapport montre à quel point l’implication des syndicats dans les causes reliées aux inégalités sociales demeure essentielle. Pensons entre autres à la participation de la FTQ dans la campagne de la coalition des Sans-chemise, à la campagne Sortir de la crise ensemble menée par les différentes centrales syndicales du Québec, ou encore à l’appui de plusieurs syndicats québécois, dont le SEUQAM, face aux revendications étudiantes contre la hausse des frais de scolarité.

Lire l’article d’Éric Desrosiers publié dans le journal Le Devoir

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