Hausse des droits de scolarité: encore plus injuste pour les femmes!

Selon l’Institut Simone de Beauvoir de l’Université de Concordia, une chaire de recherche consacrée aux études féministes, les femmes seront les premières touchées par la hausse des droits de scolarité. Pire, celle-ci perpétuera les inégalités entre les hommes et les femmes.

Pour étayer leur propos, les chercheuses ont passé en revue la littérature scientifique et les plus récentes études produites sur l’impact des droits de scolarité et l’endettement étudiant. Elles constatent  d’abord que l’endettement est plus élevé chez les femmes, car à travail égal leur salaire est toujours moindre. En effet, selon les plus récentes données officielles, en 2008 les femmes âgées de 15 à 24 ans gagnaient 71 % de chaque dollar gagné par un homme. Donc elles doivent consacrer une plus grande part de leurs revenus que les hommes pour les frais de scolarité.

De plus, le diplôme universitaire en poche, une femme aura gagné en moyenne près de 900 000 $ de moins qu’un homme titulaire du même diplôme à la fin de sa vie. Encore là, elle aura consacré un plus fort pourcentage de ses gains à rembourser ses detteS d’études.

Devant l’enjeu de l’augmentation des droits de scolarité dans le réseau universitaire québécois, les membres de l’Institut Simone-De Beauvoir tiennent donc à rappeler les éléments suivants :

  • • Envisager la problématique des femmes dans une perspective de politique sociale implique de dépasser les questions dites « féminines », comme le harcèlement sexuel et les garderies. Si de tels enjeux demeurent importants, il est essentiel de bien saisir l’incidence de l’ensemble des politiques sociales sur les femmes.
    • Compte tenu de la disparité des salaires qui sévit toujours entre les hommes et les femmes, augmenter les droits de scolarité signifie que ces dernières continueront à payer davantage pour leur éducation et pour le remboursement de leurs dettes d’études pendant des décennies. Pareille mesure ne fera que perpétuer les inégalités existantes.
    • Qui dit hausse des frais de scolarité, dit baisse de la diversité de la population étudiante, d’où l’amenuisement des possibilités d’apprentissage qui affectent autant les étudiantes et étudiants que les membres du corps professoral. L’Institut veut des politiques sociales favorisant l’accès universel à l’université, qui amène la diversification des classes et l’enrichissement des échanges.
    • Toute politique sociale qui restreint l’accès des femmes à l’université est à rejeter.
    • Le Québec dispose des ressources financières pour favoriser l’accès égal des femmes et des hommes à l’université. Le temps est venu d’engager un débat de fond sur la manière dont le gouvernement doit allouer ses ressources en vue de faire de l’accès équitable aux études universitaires une priorité politique.

Lire le communiqué de l’Institut Simone de Beauvoir.

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