Bonne retraite Johanne!

Dans quelques semaines, Johanne Lainesse, secrétaire de décanat à la Faculté des sciences humaines, débutera sa nouvelle vie de retraitée. Le SEUQAM désire saluer cette pionnière qui, avec ses presque 43 ans de service, est la doyenne des employées et employés de soutien de l’UQAM!

Lorsque Johanne Lainesse est embauchée à l’UQAM en septembre 1969 à titre de «sténo-commis-dactylo » dans le secteur des arts la toute nouvelle université reçoit ses premiers étudiants. Johanne n’a que 17 ans. Elle vient tout juste de terminer son cours de secrétariat et ce premier emploi lui rapporte un « gros » 130 $ par deux semaines. Pense-t-elle à ce moment-là passer toute sa carrière à l’UQAM? « Absolument pas, si on m’avait dit que je serais encore là aujourd’hui, je ne l’aurais pas cru.  Mais je me suis toujours organisée pour apprendre de nouvelles choses et m’améliorer, ça m’a permis de ne pas perdre l’intérêt. Faut pas oublier que lorsque je suis entrée à l’UQAM, l’informatique n’existait pas, on fonctionnait avec des machines à écrire et la sténo. La première formation d’informatique que j’ai eue c’était au retour d’un congé de maternité en 89 et il a fallu que j’insiste parce certains pensaient que c’était trop compliqué pour moi…J’ai dû faire mes preuves. »

Évidemment, en cette période de presque-retraite, les souvenirs remontent à la surface. Dans le cas de Johanne ils sont innombrables, la plupart heureux, quelques-uns moins. Par exemple, c’est avec un large sourire qu’elle raconte ses années passées dans le secteur des arts, où la créativité ainsi qu’une douce folie, propre aux années 70, imprégnaient ses journées de travail. Ou encore la complicité qui s’est établie entre elle et plusieurs collègues, tant professeurs qu’employés de soutien. Elle sourit également lorsqu’elle se rappelle des premières années du SEUQAM (dont elle est une des membres fondatrices), où les réunions étaient longues et les débats souvent houleux entre trotskistes, marxistes-léninistes et autres membres de groupuscules de gauche, très nombreux et actifs à l’époque. Et c’est avec beaucoup d’émotion qu’elle se remémore une période plus tumultueuse de sa vie où non seulement elle a dû faire face à des difficultés personnelles, mais aussi à un climat de travail où la justice et l’impartialité n’étaient pas toujours au rendez-vous. « À ce moment-là, dit-elle, si je n’avais pas été syndiquée, je suis à peu près certaine que je n’aurais pas conservé mon emploi. Pas parce que je ne fournissais pas un travail conforme aux attentes, mais simplement parce que j’étais confrontée à l’arbitraire. Et être syndiqué, ça nous protège de ça. »

Mieux que personne Johanne Lainesse peut témoigner de tout ce que le SEUQAM a réussi à négocier au fil des différentes conventions collectives : sécurité d’emploi, avancement d’échelon annuel automatique, horaire d’été, accumulation de l’ancienneté pour les membres à statut particulier, etc. Elle est également très bien placée pour savoir que la force d’un syndicat réside d’abord et avant tout dans le support qu’il obtient de ses membres et que ce qu’on croit acquis ne le demeure que si on reste vigilant. C’est pourquoi elle s’est toujours fait un devoir d’assister aux assemblées et de suivre attentivement ce qui s’y passait.

On dit souvent qu’une université ce sont des professeurs et des étudiants. On a tendance à l’oublier, mais ce sont également des employées et employés de soutien qui chaque jour, travaillent à son bon fonctionnement et à son développement. Johanne Lainesse est de celles-là. Partout où elle a œuvré, et particulièrement à la Faculté des sciences humaines où elle a passé ces 14 dernières années, elle aura laissé sa marque. À sa façon, cette femme à la fois discrète et forte, courageuse et persévérante, a apporté sa contribution pour faire de l’UQAM ce qu’elle est aujourd’hui. Au nom de tous les membres du SEUQAM, nous la remercions et lui souhaitons une très heureuse et longue retraite!

 

 

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