Le SEUQAM au Congrès du SCFP-Québec: résumé de la troisième journée

Voici le résumé de la troisième journée du Congrès du SCFP-Québec. Sous le thème Solidaires toutes générations, ce congrès marque également le 50e anniversaire du SCFP-Québec.

Journée très chargée aujourd’hui tant en contenus qu’en émotions! Nous avons commencé la journée par une allocution du président de la FTQ, Michel Arseneault. Comme les orateurs des jours précédents, il a fustigé le gouvernement Harper. Il a plus particulièrement dénoncé la mesure prise lors du dernier budget fédéral visant à abolir les crédits d’impôts pour les fonds de travailleurs. Pour Michel Arsenault il s’agit d’une attaque directe non seulement contre les syndicats mais aussi contre la société québécoise dans son ensemble puisque 85 % des cotisations dans ce type de REER se font au Québec. Il a aussi rappelé les nombreux acquis des syndicats au fil des ans: vacances payées, congés de maladie, assurances collectives, régimes de retraite etc. Il a aussi noté que les pays où le taux de syndicalisation est le plus élevé sont aussi les pays les plus égalitaires et terminé en rappelant l’importance de l’unité.

Tout-de-suite après Michel Arsenault, nous avons eu droit à une présentation beaucoup plus technique, soit le Rapport financier et le Rapport de vérification 2011-2012. A suivi l’adoption de quelques résolutions dont l’une particulièrement touchante concernant les travailleuses et travailleurs de l’Institut Philippe Pinel (IPP).

Comme on le sait, l’IPP est un centre de détention à sécurité maximale où l’on traite des détenus ayant des troubles mentaux. Le 29 avril 2011 trois personnes ont été prises en otage par un patient armé tandis 9 autres ont subi des lésions psychologiques suite à cet événement. Depuis, l’employeur agit comme si rien ne s’était passé. Pourtant, après enquête plus de 100 recommandations ont été faites, 10 avis de dérogation lié à l’événement ont été émis pas la CSST mais aucune mesure concrète n’a encore été prise. Aussi, les congressistes ont adopté à l’unanimité une résolution pour que le SCFP-Québec dégage les ressources nécessaires à la tenue d’un arbitrage visant à imputer la responsabilité de l’employeur en matière de santé et sécurité au travail.

La matinée s’est poursuivie avec les rapports de deux comités. Le Comité des jeunes nous a présenté un très amusant et instructif vidéo (que nous espérons pourvoir partager avec vous bientôt) sur les événements politiques et sociaux ayant marqué la dernière année. Le Comité justice mondiale a fait part de ses nombreuses activités de coopération avec des organisations communautaires et syndicales à l’international.

Puis ce fut au tour de Martine Lauzon et Frédéric Rogenmoser, tous deux chercheurs au Laboratoire d’études socio-économiques de l’UQAM, de venir nous présenter leur analyse Portrait du syndicalisme: au-delà des mythes. On y constate que le Québec est l’endroit le plus syndiqué en Amérique du Nord (près de 40 %) et que, comme l’avait noté Michel Arsenault plus tôt, les pays où le taux de syndicalisation sont les plus élevés sont ceux qui sont le plus égalitaires. Ce sont aussi ceux, révèle cette étude, où les taux de chômage ainsi que la mortalité infantiles sont les plus faibles.

Enfin, le Comité des femmes nous a bien fait comprendre que si des pas de géant avaient été faits dans les cinquante dernières années, il restait encore bien du chemin à parcourir et qu’il faudrait non seulement de la patience mais également de la persévérance pour continuer à avancer. En effet, si l’équité est chose faite dans plusieurs secteurs, le maintien de cette équité demeure fragile.

Le programme de la matinée s’est terminé par deux moments très touchants. D’abord, le visionnement relatant les événements du 6 décembre 89 à Polytechnique où un tireur fou a tué 14 femmes dont Maryse Laganière, employée syndiquée de cet établissement. Puis, on a fait monter sur scène les membres du Comité exécutif du syndicat des employés de la municipalité de St-Côme. Syndiqués depuis 2010, ils ont toute les misères à se faire respecter par l’administration municipale qui a réussi à se débarasser du premier président du syndicat en le congédiant et qui a fait de même avec l’actuelle présidente, Josée Blanchard, qui a été congédiée sans raison connue en décembre 2012. Elle est maintenant sans aucun revenu et les congressistes ont montré leur solidarité en récoltant plus de 5 400 $ dans la salle, montant qui sera doublé par le SCFP Québec pour lui venir en aide.

En début d’après-midi, le chef du Bloc québécois, Daniel Paillé est venu faire un discours. Fustigeant à la fois le gouvernement conservateur mais aussi tous les autres partis fédéralistes, il a présenté le Bloc comme le seul parti ayant comme unique intérêt le Québec.

Le reste de la journée a été consacrée  en grande partie à un blitz de résolutions, dont plusieurs portant sur la santé et sécurité au travail. Notons que deux résolutions de notre syndicat ont été adoptées: l’une sur la mobilisation et l’autre sur le sous-financement des universités et le désir de certains de tenants de la droite de créer deux type d’université (les grandes universités axées sur la recherche et l’international et les autres universités qui deviendraient ni plus ni moins des « colleges » sur le modèle américain.

Mentionnons enfin que ce blitz a été entrecoupé par les présentations du rapport du Comité triangle rose  et du rapport synthèse du travail effectué en atelier hier après-midi.

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