Rapport du chantier sur la loi encadrant les universités québécoises: à la fois intelligent et déconcertant!

Carole Neill

Le Conseil provincial du secteur universitaire (CPSU) du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), auquel le SEUQAM est affilié, reçoit favorablement le rapport issu du chantier sur la loi encadrant les universités québécoises, mais s’inquiète de certaines de ses recommandations. Le rapport déposé par les deux coprésidents du chantier, Lise Bissonnette et John Porter, dans la foulée du Sommet sur l’enseignement supérieur, propose une nouvelle vision de ce que devrait être l’université aujourd’hui.

À ce sujet, le CPSU approuve les recommandations relatives à la mission des universités, les valeurs universitaires et l’engagement solennel de l’État. Celles-ci ont pour mérite de rappeler aux membres des instances dirigeantes que leurs responsabilités et leurs devoirs s’inscrivent dans un environnement qui dépasse largement le monde des stratégies financières et de la gestion de risque. Il est bon de surcroît que ce rappel se fasse auprès de l’État à qui l’on demande de s’engager à protéger et à soutenir, à titre de fiduciaire, un patrimoine à la fois culturel, social, artistique et intellectuel que représente le système québécois d’enseignement supérieur.

Toutefois, le CPSU est en total désaccord avec les recommandations relatives à la gouvernance et la gestion des universités. Au nom de la diversité des universités, l’élaboration d’un code de pratiques qui encadre le fonctionnement des instances décisionnelles, et notamment le conseil d’administration ne fait qu’allouer dans les faits un pouvoir accru à ce même conseil. L’ajout à ces recommandations de l’abrogation de la Loi sur l’Université du Québec vise le même objectif.

«Il se peut qu’il faille dépoussiérer cette loi en y allégeant le processus administratif. Il est clair qu’il faut l’amender afin que la composition des conseils d’administration reflète la diversité des acteurs du monde universitaire et qu’ainsi leur contribution soit reconnue en leur allouant le statut de membre à part entière au conseil d’administration. Mais proposer d’abroger la loi et de réduire l’encadrement législatif qui régit certaines universités comme si la crise étudiante de 2012 avait eu lieu par le plus pur des hasards est pour le moins étonnant», de déclarer Carole Neill, présidente du CPSU.

Enfin, ajoute-t-elle «il ne suffit pas de recommander les principaux objets à inclure dans un code de pratiques et de croire ainsi que tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes. Le ministre Pierre Duchesne ne peut permettre que la loi-cadre soit soumise à tant d’imprécisions et que la gouvernance se limite à la bonne volonté d’un conseil d’administration.»

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