30e congrès du SCFP-Québec

Plus de 700 femmes et hommes de partout à travers la province étaient dans la capitale nationale pour participer au 30e congrès biennal de la division québécoise du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-Québec). Provenant de près de 200 syndicats locaux, dont le SEUQAM, les congressistes furent réunis jusqu’à vendredi sous le thème «Toujours plus fort».

La délégation du SEUQAM était composée de huit personnes nommées par le Conseil syndical :

  • Thérèse Fillion, présidente
  • Louisa Cordeiro, vice-présidente
  • Pierre-Paul St-Onge, vice-président
  • Sylvain Allard, secrétaire-trésorier
  • Lysa Brunet, déléguée syndicale et représentante du groupe bureau au comité de négociation
  • Isabelle Cloutier, directrice du groupe technique
  • Karine Grenier, directrice du groupe bureau
  • Alain Roy, responsable à l’information par intérim

Lundi 15 mai 2017

Le lundi après-midi fut consacré aux rencontres de secteurs du SCFP-Québec. Dans le cas de l’UQAM, nous faisons partie du secteur universitaire : le Conseil provincial du secteur universitaire (CPSU). Ce secteur regroupe plus de 11 000 membres regroupant du personnel professionnel, technique, métier, bureau, des chargés d’encadrement et chargés de cours œuvrant dans une université québécoise.

Chaque caucus permet d’échanger sur les enjeux particuliers aux milieux de travail, mais aussi de discuter de questions plus vastes qui touchent l’ensemble du secteur et du SCFP. Chaque secteur a aussi choisi ses représentants au Bureau et au Conseil général du SCFP-Québec. Ces choix seront entérinés lors du congrès.

Les membres du caucus universitaire ont aussi eu le loisir de poser des questions aux candidats au SCFP. Quatre candidats étaient en lice : Denis Bolduc et Alain Caron pour la présidence et Normande Truchon et Benoît Bouchard au poste de secrétaire générale.

Mardi 16 mai 2017

Un congrès de cette taille débute toujours par une série de discours des dirigeants du SCFP-Québec, du SCFP national et de la FTQ. Ainsi, Denis Bolduc, président du SCFP-Québec a expliqué sa vision pour les deux prochaines années (il a été réélu) en insistant sur l’importance de l’action politique, prise au sens large : « c’est pas sorcier : l’action politique, c’est tous les gestes qu’on pose, dans nos vies de militantes et de militants, pour faire connaître notre cause, nos revendications, nos campagnes, notre mouvement, auprès du reste de la société. Le plus souvent, ce sont des petits gestes, tout simples, au quotidien qui font la différence. »

Richard Hancock, le président national du SCFP, a ensuite livré un discours, en français (c’était un peu laborieux, mais la sincérité et la volonté étaient là) pour rappeler que ce sont les membres qui sont la force du SCFP. Il a aussi profité de ce moment pour rappeler la victoire qu’a remportée le SCFP lors du maraudage dans le secteur de la santé et des services sociaux. Nos collègues de ce secteur ont réussi à terminer la campagne avec plusieurs nouveaux milliers de membres qui se joint au SCFP.

Un invité spécial, le Dr Stanley Vollant, est venu nous raconter son pèlerinage pour sensibiliser les jeunes autochtones et leur donner espoir. Lui-même autochtone, ayant eu l’opportunité et le courage d’entreprendre des études en médecine, il s’est livré à nous avec un témoignage rempli d’humanité, très émouvant et inspirant.

Mercredi 17 mai 2017

Journée bien remplie pour les congressistes : plusieurs rapports des secteurs ainsi que plusieurs comités du SCFP ont été présentés. Également, plusieurs résolutions furent débattues et adoptées par les déléguées et délégués. Nous avons également organisé une collecte d’argent pour une consœur, employée de la municipalité de Baie-Trinité qui a été agressée sexuellement par le maire Denis Lejeune, reconnu coupable. Elle n’a pu réintégrer son poste depuis l’agression parce que Lejeune s’est scandaleusement accroché à sa fonction. Près de 5 000 $ ont été récoltés auprès des congressistes et le SCFP Québec ainsi que le SCFP national ont remis la même somme à notre consœur.

Nous avons eu aussi le plaisir d’entendre des présentations de plusieurs personnalités publiques, dont madame Dominique Payette qui nous a fait une présentation-choc sur le populisme dans les radios de Québec. Celle-ci nous a rapidement démontré à quel point ces radios ont identifié un créneau payant : les hommes de 20 à 40 ans, propriétaires d’une automobile. Par la suite, les animateurs ont développé un discours assez haineux contre les cyclistes, le transport en commun et les piétons en général. Les auditeurs raffolent de cette formule, mais surtout, les commanditaires, les concessionnaires automobiles, qui raffolent de cet auditoire captif. Répété tous les jours, ce message finit par entrer dans la tête de la population et instaure un climat de peur et influence les politiciens.

Plus tard dans l’après-midi, madame Pascale Navarro a fait une présentation sur la parité dans nos organisations et le malaise était palpable même au sein de notre organisation. La grande majorité des dirigeants du SCFP sont des hommes. Ne vous inquiétez pas, car le SEUQAM, avec sa délégation de cinq femmes et trois hommes, illustre bien que la parité est possible dans les milieux syndicaux. Par contre, nous avons appris que nous étions au 73e rang mondial en ce qui concerne le nombre d’élues et le Québec ne fait guère mieux. Et l’écart salarial entre les femmes et les hommes est toujours bel et bien présent (voir figure ci-contre).

En début de soirée, les délégués du SCFP-Québec ont eu à nouveau l’occasion d’entendre les candidats aux postes de président et de secrétaire général. Chaque candidate et candidats ont pu s’exprimer pendant 20 minutes et répondre à nos questions. Remarquons que certains candidats ont utilisé tout leur temps pour s’exprimer, ce qui n’a pas favorisé les membres voulant poser des questions sur leur vision du SCFP.

Lors du souper, notre collègue Pierre-Paul St-Onge a croisé la députée solidaire, madame Manon Massé et nos représentantes féminines ont eu le plaisir de jaser avec la porte-parole de ce parti politique (voir photo).

Jeudi 18 mai 2017

En matinée, nous avons assisté à la présentation du rapport financier du SCFP-Québec (mais il est moins solide pour expliquer son budget que notre secrétaire-trésorier, Sylvain Allard!).  Plusieurs autres secteurs ont fait leur rapport ainsi que certains comités.

Durant la journée, nous avons assisté à une simulation de radio inspirée par les lignes ouvertes avec le journaliste Julien Bilodeau et l’ex-député et analyse politique, Jean-Pierre Charbonneau. Messieurs Charbonneau et Bilodeau ont répondu aux questions des congressistes sur des sujets tels le cynisme en politique, la représentation régionale et la réforme du mode de scrutin. Il en ressort qu’un fossé ne cesse de se creuser entre les citoyens et les élus. La démocratie représentative instaurée il y a plus de trois siècles vieillit mal. Une réflexion s’impose alors que l’élection de Trump et la montée du populisme de droite indiquent une perte de légitimité du processus démocratique traditionnel. Quant à la place des syndicats, M. Charbonneau indique qu’ils sont plus que jamais une force d’action et de changement nécessaire alors que les  inégalités ne cessent d’augmenter.

Par la suite, le comédien et maintenant humoriste, Emmanuel Bilodeau nous a livré un spectacle d’humour engagé, inclusif, parfois grivois, mais jamais méchant.

Enfin, un collègue de l’UQAM, le  professeur Charles-Philippe David, professeur de sciences politiques à l’UQAM et fondateur de la chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques, a tracé un portrait instructif de la présidence Trump. Employant un ton léger, M. David a captivé la salle en relatant les frasques de ce président atypique. Ses contacts suspects avec la Russie minent sa présidence depuis le début. Le congédiement du directeur du FBI, James Comey, lui cause beaucoup plus de problèmes que s’il l’avait gardé en poste. Ses attaques contre les grands médias n’arrangent guère les choses. Déjà, le mot « destitution » circule. Aux niveaux canadien et québécois, cette présidence boiteuse amène son lot d’incertitudes. Pour mesurer la toxicité de Trump chez nous, pensons à la crise du bois d’œuvre, à la question des produits laitiers et à l’afflux de réfugiés. En conclusion, M. David a souligné un aspect positif de tout cela : les contre-pouvoirs semblent tenir bon. La presse, les tribunaux et le législatif font leur travail.

Vendredi le 19 mai 2017

La dernière journée fut plutôt mouvementée, car nous avions pris du retard dans l’horaire. Plusieurs secteurs n’avaient pas encore eu l’occasion de présenter leurs rapports et les élections pour la présidence, le secrétariat général, les deux vice-présidences ainsi que les postes de directrices et directeurs devaient être comblés avant la fin du congrès.

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