Les patrons obtiennent les plus grosses augmentations salariales au détriment de la plupart des travailleurs

Le taux de chômage national est tombé à 5,7 %, son plus bas niveau en plus de 40 ans. Pourtant, même si les employeurs s’arrachent les travailleurs, les augmentations de salaire suivent à peine l’inflation.

Selon les statistiques sur la population active, le salaire horaire moyen n’a augmenté que de 1,7 % en 2017. C’est à peine plus que l’inflation et moins que les hausses des deux années précédentes. Pire, ces dernières années, les plus grosses augmentations vont aux employés les mieux rémunérés, comme les cadres supérieurs et intermédiaires. Règle générale, les plus bas salariés doivent se contenter des plus petites augmentations.

Le Centre canadien de politiques alternatives suit de près l’explosion de la rémunération des PDG. Les salaires des autres cadres sont aussi en hausse marquée. Le salaire moyen de ce groupe a en effet doublé au cours des 20 dernières années, alors qu’il était déjà plus élevé que celui des autres catégories de travailleurs. Pendant la même période, l’augmentation du salaire horaire moyen des employés les moins bien rémunérés (journaliers, vendeurs, service à la clientèle, etc.) a été de moitié moins importante, se maintenant à peine au niveau de l’inflation.

L’augmentation moyenne du salaire de base selon les principales conventions collectives signées en 2017 a été de 1,7 % l’an dernier, soit un peu plus que la hausse de l’indice des prix à la consommation (1,6 %). Les travailleurs syndiqués des secteurs public et privé ont eu droit à la même augmentation salariale moyenne.

Certains salaires sont en hausse. Les gains hebdomadaires moyens ont augmenté de 2,8 % au dernier trimestre de 2017, surtout en raison de la hausse du nombre d’heures travaillées et des augmentations plus élevées accordées aux travailleurs salariés. Les gains moyens des travailleurs à taux horaire ont augmenté de seulement 1,1 % au cours de la même période, ce qui est inférieur à la moyenne de 1,6 % pour l’année.

On observe des tendances similaires aux États-Unis. Comme le souligne Doug Henwood du Left Business Observer, la tendance y est à la hausse pour les salaires horaires, mais celle-ci s’explique presque entièrement par les augmentations accordées aux cadres et aux superviseurs. Il ne reste presque rien pour les travailleurs ordinaires.

Cet écart creuse les inégalités qui nuisent à la croissance économique. Voilà une autre bonne raison pour les gouvernements de hausser le salaire minimum et pour les employeurs d’augmenter le salaire des travailleurs au bas de l’échelle. Il faut infléchir ces tendances troublantes et accroître le niveau de vie de tous les travailleurs, en commençant par les plus petits salariés.

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