Compte-rendu de la présentation sur la détresse psychologique

Julie Cloutier, professeure au département d’organisation et ressources humaines et Sabrina Pellerin, étudiante au doctorat à l’ESG UQAM

Une étude commandée par le Conseil provincial du secteur universitaire (CPSU) du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) démontre qu’un grand nombre d’employés travaillant dans les universités souffrent de détresse psychologique. Cette dernière relève d’un problème de santé mentale qui fait référence à un état psychologique pénible caractérisé par l’anxiété et la dépression.

Cette étude, préparée par Julie Cloutier, professeure à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM (ESG UQAM) et Sabrina Pellerin, étudiante au doctorat à l’ESG UQAM, a été présentée le vendredi 30 novembre aux membres du SEUQAM. Cette présentation faite par les deux chercheures est maintenant en ligne.

Alors qu’au Québec, selon les données de 2016 de l’Institut de la statistique du Québec, 29 % des travailleurs souffrent de détresse psychologique, on apprend dans cette étude qu’actuellement 53,4 % des employés non enseignant des universités éprouvent de la détresse psychologique, ce qui représente 12,5 points de pourcentage de plus qu’il y a 10 ans. Aussi, environ le tiers des employés (29,6 %) rencontre des problèmes de conciliation travail-famille.

Les compressions budgétaires des dernières années et la réduction du personnel sont les principales causes de la détresse psychologique des employés du secteur universitaire. Pourtant, la détresse psychologique entraîne des coûts importants pour l’employeur, notre assurance collective ainsi que pour le système de santé.

De nombreux membres étaient présents pour assister à cette conférence

Les principaux facteurs de stress selon cette étude sont l’accroissement quantitatif de la charge de travail (plus marqué dans le groupe professionnel), accroissement qualitatif (groupe professionnel), l’ambigüité de rôle (groupe professionnel), le conflit de rôle (groupe métiers/services), le manque d’autonomie (particulièrement dans le groupe bureau) ainsi que le manque d’utilisation et de développement des compétences (groupe professionnel).

Le stress peut être réduit par un mécanisme de rétribution : considération de l’expertise, considération des efforts, l’équité des promotions et la reconnaissance des résultats obtenus. Mais ces mécanismes font souvent défaut à l’UQAM et particulièrement pour le groupe métier et services selon l’étude.

Contrairement à ce que certaines personnes peuvent croire, la possibilité de vivre du harcèlement sexuel et même une agression sexuelle que ce soit par un collègue ou par un superviseur est belle et bien présente dans nos milieux de travail. Un ou une membre a ainsi trop de chances de vivre une agression sexuelle que ce soit par un superviseur (2,7%) ou par un collègue (4,5%), ce qui est inacceptable dans un milieu de vie comme le nôtre.

La détresse psychologique entraine des conséquences sérieuses. Parmi les employés qui souffrent de détresse psychologique :

  • 46% consomment au moins un type de psychotropes
  • 45,6% ont consulté un(e) professionnel(le) de la santé mentale au cours des 12 derniers mois (PAE y compris)
  • 43,9% souffrent d’une fatigue démesurée
  • 41,5% souffrent d’insomnie (tous les jours ou la plupart du temps)
  • 42,9% se sont absentés au cours des 30 derniers jours pendant 4 jours en moyenne (consécutifs ou non)
  • 16,8% ont vécu un arrêt de travail au cours des 12 derniers mois
  • 40,6% ont l’intention de quitter leur emploi quand ils en auront l’occasion

Parmi les pistes de solution, il y a bien entendu un réinvestissement, mais il faut aussi revoir l’organisation du travail : consulter les employés, éliminer les tâches sans valeur ajoutée et revoir la répartition des tâches. Il faut aussi repenser le mode d’encadrement et de supervision du personnel à l’UQAM : sélectionner les superviseurs pour leurs compétences relationnelles et les former de façon continue.

L’UQAM doit également se doter d’un programme de développement de la carrière et revoir son processus d’attribution des promotions. Enfin, selon les auteures, il faudrait favoriser l’accès du centre sportif au personnel.

Pour consulter l’étude sur la détresse psychologique, cliquer ici.

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