Le défi de la basse vision en milieu de travail

Hugues Leduc, Agent de recherche et de planification (statisticien) | Département de psychologie

Hugues Leduc
Petite histoire

Mon nom est Hugues Leduc. J’ai étudié au baccalauréat et à la maîtrise en statistique à l’UQAM. J’ai également été chargé de cours au département de mathématiques de l’UQAM de 2014 à 2017 et, depuis mai 2017, j’occupe un poste d’agent de recherche (statisticien) au département de psychologie de l’UQAM, un poste que j’ADORE. Mon rôle consiste à recevoir les étudiants au doctorat, les professeurs et les professionnels de recherche du département de psychologie à mon bureau (ou par Zoom en temps de pandémie!) pour leur offrir du soutien statistique dans le cadre de leurs projets de recherche.

Un coup de main

Je suis atteint d’un handicap visuel. Mon acuité visuelle est de 16% dans mon œil droit et de 10% dans mon œil gauche. Les deux principaux défis auxquels je fais face sont (1) travailler sur un ordinateur avec les gens qui viennent me consulter et (2) lire les documents sur papier que les gens m’apportent. Pour relever ces deux défis, des technologies récemment mises au point me donnent tout un coup de main!

Tout d’abord, lorsque je travaille avec la personne venue me consulter sur mon ordinateur, l’affichage est en mode « grossit » (grossissement fois 5) sur mon écran, alors que l’affichage est en mode « normal » (grossissement fois 1) sur le deuxième écran, qui est utilisé par l’autre personne. Nous avons donc chacun notre clavier, chacun notre souris… et chacun notre écran dont l’affichage convient à nos niveaux de vision différents. On peut donc faire des analyses statistiques ensemble et consulter la documentation ensemble, sur le même ordinateur, malgré nos niveaux de vision différents. Cette possibilité est offerte depuis quelques années seulement par le logiciel d’adaptation avec lequel je travaille.

Pour ce qui est de lire des documents sur papier, j’utilise une télévisionneuse portative. Cet appareil consiste en un écran, monté sur un support, au-dessus duquel est installée une caméra. En pointant la caméra vers la feuille déposée devant la télévisionneuse sur le bureau, une partie de ce qui se trouve sur la feuille s’affiche sur l’écran et peut être agrandie autant que je le souhaite, me permettant ainsi d’arriver à lire le contenu du document. Je peux également annoter le document au crayon. Dans ce cas, alors que moi, je regarde l’écran (où le contenu est agrandi), la personne étant venue me consulter peut tout simplement regarder sur la feuille.

Reconnaissant

Dans les deux cas, ma façon particulière de travailler, étant donné ma basse vision, demande une légère adaptation de la part des gens venant me consulter à mon bureau. Je me compte chanceux de côtoyer des étudiants au doctorat, des professeurs et des professionnels de recherche du département de psychologie aussi ouverts à faire les choses un peu différemment et je crois que, dans l’ensemble, ils diraient que ça se passe très bien, presque que comme si je « voyais clair »!

Je crois que mon cas n’est qu’un exemple parmi tant d’autres où une adaptation de l’environnement de travail peut permettre à une personne en situation de handicap d’être efficace et de s’épanouir dans son travail. En tout cas, c’est clairement le cas pour moi!!!

Pour en savoir plus sur la journée internationale des personnes handicapées, c’est ici!