Santé psychologique: un travailleur sur cinq en détresse

Selon une vaste étude commandée par le ministère du Travail, et dont les résultats ont été publiés aujourd’hui dans Cyberpresse, près d’un travailleur sur cinq se présente à son poste en détresse psychologique sérieuse.

L’étude a été réalisée auprès de 5000 travailleurs par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail, un organisme paritaires(salariés et employeurs) financé par la CSST. Des chercheurs de l’Institut national de santé publique du Québec, de l’Institut de la statistique du Québec, de l’UQAM et du Centre de santé et de services sociaux Québec-Sud y ont aussi contribué.

Entre autres, les résultats démontrent que 18 % des travailleurs présentent un niveau élevé de détresse psychologique. La situation est pire chez les femmes (21,7 %) que chez les hommes (15 %). Les réponses tendent à démontrer un lien entre la précarité d’emploi et la détresse psychologique. Ça fait réfléchir lorsqu’on pense qu’à l’UQAM, les femmes représentent plus de 60 % des employés de soutien et que plus de 20 % des effectifs sont à statut particulier.

De plus, toujours selon cette étude, 7 % des travailleurs rapportent souffrir de symptômes dépressifs qu’ils associent directement à leur travail. Encore là, la situation est pire chez les femmes (9,6 %) que chez la gent masculine (5,4 %). La majorité des dépressifs ne se sont pas absentés du travail pour se soigner. Plutôt que de prendre du repos, certains se tournent vers les pilules: les chercheurs estiment que plus de 400 000 travailleurs québécois ont régulièrement recours à des médicaments pour réduire leur anxiété, se remonter moral ou aider à dormir. Plus de 528 000 travailleurs subiraient en outre du harcèlement psychologique au travail. Ils seraient 90 000 à subir du harcèlement sexuel et 69 000 à avoir subi de la violence. Et ceux qui souffrent n’ont pas seulement mal à l’âme: un travailleur sur cinq rapporte que son emploi a entraîné des douleurs physiques importantes ressenties souvent et qui dérangent ses activités.

L’article de Cyberpresse nous fait aussi part de la réaction du Conseil du patronat, de la Fédération des chambres de commerce, et de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante et l’Association des manufacturiers et exportateurs. Ils ont rejeté en bloc, hier, les conclusions de l’étude. Sans remettre en cause sa méthodologie, ils déplorent qu’un document financé par la CSST et les fonds publics «nuise de façon aussi marquée à la perception que les Québécois sont susceptibles d’avoir des conditions de travail existantes au Québec». Les associations patronales estiment que les Québécois doivent réaliser qu’ils jouissent de conditions de travail parmi les plus généreuses en Amérique du Nord. En d’autres termes, ils reconnaissent que l’étude est sérieuse et bien faite, mais comme les résultats ne font pas leur affaire, au lieu de se demander ce qui peut être fait pour améliorer la situation, ils rejettent la réalité et tirent sur le messager.

Lire l’article sur Cyberpresse.

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