Le SEUQAM au congrès de la FTQ: Jour 3

Le congrès de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) a lieu cette semaine à Québec. Plus de 1000 délégués y sont inscrits. Le SEUQAM y est représenté par Sylvain Allard, Claire Bouchard, Guillaume Chicoisne, Isabelle Cloutier, Louisa Cordeiro, Madeleine Coutu, Jean-René Deguire, Thérèse Fillion, Arianne Geoffreoy-Coderre et Aline Pajot. Tout au long de cette semaine nous vous ferons part de ce qui se passe sur le plancher de cet important congrès.

Résumé de la troisième journée.

Nous avons d’abord eu la visite de Gabriel Nadeau-Dubois. Partant du constat que présentement le mouvement syndical est attaqué de toutes parts, il a insisté sur l’importance de reprendre confiance. Pour ce faire, il suggère d’abord d’être ouvert aux remises en question mais de rester ferme sur nos valeurs de solidarité, de justice et de respect. Au passage, il en a profité pour déconstruire quelques mythes tenaces, à savoir:
– que ça va mieux ailleurs et particulièrement aux États-Unis , ce qui est faux puisque 99 % des Québécois vivent  mieux que 99 % des Américains;
– que nous ne sommes pas assez productifs. Dans les faits, durant les 30 dernières années notre productivité a augmenté de 30 % alors que nos salaires n’étaient augmentés que de 15 %;
– que les syndicats ont une mentalité de confrontation. Qui coupe dans régimes de retraite? Qui privatise? Qui impose des hausses de frais de scolarité? Qui déclenche des lock-out comme au Journal de Montréal et à Rio Tinto? S’il y a confrontation c’est que le patronat et les différents gouvernements agissent de façon à ce qu’il y en ait.

Il a conclu par l’importance de ne pas abandonner notre role social tout en insistant encore une fois sur la nécessité de la solidarité entre les travailleurs, mais également entre les générations et nous a exhorté de ne jamais accepter des clauses orphelines qui constitue un véritable poison.

En fin de matinée, nous avons eu droit à un moment de grande émotion et à un exemple de belle solidarité. Les lockoutés de l’usine Silicium Bécancour sont venus nous expliquer leur situation.

Le 3 mai dernier l’employeur, Silicium Québec, a décrété un lock-out à ses installations de Bécancour jetant à la rue, du même coup, les 145 membres de la section locale 184 du Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP-FTQ). Les négociations avancent très lentement alors que la compagnie maintient une série de demandes de concessions majeures. Pour le syndicat, ces exigences n’ont aucune raison d’être puisque l’usine est rentable. Mentionnons notamment au nombre des demandes patronales : une diminution des salaires de 20%, l’implantation de la sous-traitance ce qui affecterait au moins 30 emplois, le retrait du régime de retraite à prestation déterminée, etc. Dans un premier temps, la collecte effectuée parmi les congressistes a permis de récolter plus de 8 600 $, montant qui sera doublé par la FTQ. Puis spontanément, à peu près tous les présidents et présidentes des sections locales présentes se sont succédés au micro pour offrir leur appui financier. Le SEUQAM a fait sa part avec un appui de 500 $. De 100 $ à plus de 5 000 $, les dons ainsi amassés totalisent plus de 94 000 $!

En après-midi les organisateurs du congrès avaient invité le chroniqueur politique Jean Lapierre. Dans ce style qui lui est propre, il a fait une analyse du monde politique fédéral et provincial. En résumé:

  • au fédéral, Stephen Harper fait de la politique à l’américaine et gouverne non pas pour tous les Canadiens mais pour les 39 % qui ont voté pour lui. Il pense aussi que les néo-démocrates, malgré leur percée au Québec lors des dernières élections, sont dans une position de fragilité puisqu’ils n’ont pas encore de racines solides dans la province. En Justin Trudeau, il voit un politicien qui a le côté théâtral de sa mère et l’intellect de son père. Enfin, il ne croit pas que le Bloc québécois soit mort et pense que son défi sera de gravir le mur de l’indifférence;
  • au provincial, il est difficile de pouvoir prédire l’avenir puisque Pauline Marois semble ne pas être en mesure de dépasser les 35 % d’appuis. Philippe Couillard lui fait penser à Michaël Ignatieff et le seul espoir de la CAQ de François Legault est que tant le PQ que le PLQ se fassent selon son expression « beurrer épais » à la Commission Charbonneau.

Côté résolutions, aujourd’hui on a voté entre autres :

  • pour que la FTQ appuie une politique québécoise et canadienne en matière de télécommunications pour limiter la propriété étrangère dans ce secteur, empêcher la délocalisation des emplois et protéger les consommateurs;
  • pour que la FTQ revendique un régime québécois d’assurance-chômage;
  • pour qu’on permette sous certaines conditions que des régimes de retraite à financement salarial (RRFS) puissent être implantés;
  • pour adopter une politique sur l’énergie respectant l’environnement, équitable pour les travailleurs et rentable pour la société québécoise.

À la fin de la journée, nous avons eu un caucus des femmes où nous procédé à l’élection des trois vice-présidentes représentant les femmes à la FTQ et à une vice-présidente substitut. Ont été élues par acclamation aux trois postes de vice-présidentes: Louise Mercier, Louise Michaud et Marcelle Perron. Joëlle Ravary a été élue au poste de vice-présidente substitut.

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